Avoir des relations entre humains apporte une sérénité à
l’existence de n’importe qui, elles enrichissent nos journées
en les remplissant de choses positives mais auxquelles nous sommes
souvent en dépendance. Nous aimons tenir à des gens qui
font de même de leur côté, chacun donnant l’importance à
l’autre à la hauteur de ce qu’il a envie de donner et ainsi
nous vivons dans une société de partage et nous nous en
contentons.
Les relations, quand elles nous sont bénéfiques sont une
énorme source de bien-être quand elles s’effectuent
comme nous le désirons, chacun doit à l’autre une forme
de respect et la réciprocité donne l’équilibre nécessaire au
maintien de celles-ci. Dans ce monde humain dont les
interactions sont essentiellement faites de subjectivités, la
complexité demeure maitresse et nous n’arrivons pas
toujours à rester dans un flux de communication
agréable. Les égos peuvent dominer les situations et il se
crée alors des attentes, celles-ci sont souvent propres à la
personne qui les a et suivent son champ de pensées, c’est
à ce moment que les choses se compliquent.
Les attentes vont créer des distorsions dans les relations
qui vont souvent finir par s’éclater avec quelque fois de
grands fracas pour une personne sensible à la souffrance.
Cette souffrance est un ennemi à éviter absolument pour
certains, elle reflète une forme de torture dans le cas où la
personne qui la vit n’a pas la faculté d’occulter les pensées
toxiques qu’elle se crée. La souffrance psychologique est
redoutée de tous, chacun cherche à la fuir à sa façon et se
retrouve alors dans la prison de la peur de la souffrance qui
entraine de biens forts désagréments chez certaines
personnes.
La prison de la peur de souffrir est l'empêchement de toute
chose menant vers une relation qui aurait le potentiel de
faire souffrir la personne en question, le moteur principal en
est la fuite, fuir consiste à rester à distance. Quelqu’un qui
fuit les contacts donnera une valeur à la distance qu’il va
créer pour ne pas entrer en contact, cette distance mène
souvent à la prostration. Sa fuite lui amène les souffrances
propres à la solitude, les incertitudes vont bon train quand
on a peur de ce qu’on vit ainsi de ce qu’on pourrait vivre,
toutes les directions effrayent, ce qui en accentue la peur.
Ainsi, la crainte de ce qui pourrait se passer dans une
relation potentielle va pousser l’individu à éviter qu’elle se
fasse, et, par l’anticipation, il assure la sécurité sur ce
qu’il aura estimé dans sa tête comme dangereux.
Paradoxalement, plus l’attirance vers l’autre est forte et
plus la peur de souffrir est importante, en effet, une
personne aimée à plus le potentiel de faire souffrir qu’une
personne qui n’est pas aimée, la fuite est alors une
ouverture à la frustration. La frustration de se gâcher la vie
par des non-décisions et des non-actions est un poison
que la personne avale au jour le jour, celle-ci se pose en
arrière-plan de toutes parole, pensée et action avenir en
mettant un accent de culpabilité à la vie.
C’est alors le principe
de l’auto-privation qui s’installe dans un esprit qui aurait
fortement besoin de ne pas suivre ses
peurs, il se prive de choses agréables par manque de
courage de remettre en question son metteur en scène
intérieur. Plus qu’un metteur en scène, c’est un voyant
extralucide qu'il met en oeuvre dans ces situations, il va
déceler des problèmes de trahison, de rejet ou d’abandon
avant la mise en contact avec l’autre, ce voyant est le reflet
de son état d'esprit qui ne voit l’avenir qu’au travers du
filtre des peurs. Il est son pire ennemi, et il lui accorde une
confiance sans limites, celui-ci trahit constamment les
besoins de son être profond en se faisant l’influent principal
de ses pensées, il le mène à la pire des condamnation,
l’isolement.
Quand l’isolement est là, les peurs s’accroissent et le jeu de
l’auto-flagellation devient de plus en plus actif, à chaque
fuite, notre estime de nous prend de violents coups et notre
volonté de vivre disparait progressivement. Le voyant extra-
lucide prend une place considérable dans notre vie et nous
suivons ses directives avec la confiance de celui qui
s’écoute lui-même, il n’y a aucune raison de ne pas croire
ses propres productions.
Combien de personnes ont vécu des situations où la fuite
de l’autre a été vécue violemment, toujours incomprise ainsi
que des relations qui n’ont pas vu le jour à cause de la peur
de souffrir ? Celle-ci qui fait en sorte que les choses ne se
fassent pas et donne de la souffrance aux deux
protagonistes, l’un qui souffre d’être l’instigateur du black-
out et qui voit que l’autre en souffre et l’autre qui souffre de
ne pas comprendre ainsi que de la privation d’une chose de positive.
La clé :
Pour beaucoup de gens, la porte de la prison de la peur de
souffrir ne s’ouvrira qu’après avoir prit conscience de son
existence, cette prise de conscience se transformera en
une volonté d’en guérir pour pouvoir s’autoriser à profiter
des bienfaits de la vie et des relations. Elle viendra
probablement après l’accumulation d’échecs qui vont, à un
certain moment ouvrir une voie vers la résilience, cette voie
sera adoptée par choix, elle sera l’unique solution de rester
vivant pour celui qui le fera. L’échec en est un que si nous
avons sur lui le regard qui correspond à la considération
d’un échec, nous pouvons très bien vivre des choses dures
à cause de la peur de souffrir sans même se dire que ce
sont des choses négatives. Nous devons avoir le regard qui
correspond à ce qui devrait se faire et ainsi voir l’échec
comme un échec, et non comme quelque chose de normal.
La souffrance est un choix, ainsi nous pouvons tout à fait
choisir le courage, celui d’affronter les peurs que nous
allons alors moins prendre en considération, celles-ci, une
fois décelées comme inoffensives, inutiles, voir toxiques
vont alors prendre une autre forme dans notre tête. Nous
décidons de voir les peurs comme des haies à franchir lors
d’une course, à chaque haie franchie, nous en ressortirons
la fierté de l’avoir franchi et ainsi nous accentuons la force
qui nous permettra de franchir la suivante qui, elle-même
nous rendra plus fort, et ainsi de suite.La décision
d’affronter les peurs aura l’effet de rendre ces
dernières plus petites, elles vont progressivement se
profiler à nos yeux comme des futilités qui ne méritaient
absolument pas les privations que nous nous infligions en
conséquence de la confiance que nous leur accordions.
Nous allons apprendre à ne plus faire confiance à toutes
nos pensées et redevenir le maitre de nos décisions, nous
allons développer la lucidité qui progressivement va faire
disparaître le voyant extra-lucide.
Affronter, c’est avant-tout essayer de le faire
progressivement afin de nous prouver que nous nous
trompions avec notre attitude de fuite, en se confrontant à
des situations qui nous paraissent inconfortables en
matière de risques de souffrance.
Ainsi, nous verrons notre courage s’accroître et nous nous
prouverons à nous-mêmes que c’est bien la bonne voie à
suivre, en étant attentif sur ce qui se passe dans notre vie,
les preuves seront évidentes.
Sortir de la prison de la fuite et affronter sa peur de souffrir
sont des attitudes qui dépendent finalement de quelque
chose de très simple…une décision, juste une décision.
Comments